La région des Vosges possède deux types de richesses minières : des gîtes associés aux roches granitiques qui contiennent notamment du cuivre, du molybdène, du tungstène, de l’uranium et même des traces d’or, et des gîtes « filoniens » qui résultent du remplissage des fractures rocheuses par des dépôts provenant de circulations d’eaux d’origines profondes : ces filons sont riches en plomb, zinc, cuivre et argent sous forme principalement de sulfures.

Si les premiers types de gîtes sont en général peu concentrés et nécessitent des exploitations de grande envergure (des tentatives ont été effectuées au XXème siècle), les seconds sont plus localisés et plus faciles à gérer : ils ont donc été exploités de façon certaine à partir du XIVème siècle et peut être même avant. L’activité prit de l’ampleur à partir du XVème siècle, par suite de l’accroissement de la demande en métaux précieux associée au développement du commerce international (création de monnaies). Par la suite, elle fut assez chaotique, avec des hauts et des bas liés aux nombreux changements de juridiction : maison d’Autriche, duché de Bourgogne (1472), invasion suédoise (1633), comte de la Suze (1636), cardinal de Mazarin (1659), nationalisation de 1791, n’étant que des évènements majeurs entre lesquels se situent nombre d’autres changements plus locaux.

L’exploitation minière est exigeante en ressources naturelles: bois pour l’aménagement des galeries, la fabrication des mécanismes, les engins de transport, l’alimentation des fonderies, eau pour actionner les pilons, les soufflets des fonderies, les pompes d’exhaure et pour laver le minerai ; d’où l’importance considérable des forêts et des réserves d’eau comme les étangs de la Beucinière, de la Manche, des Belles-Filles, construits artificiellement.

Sur le terrain, de nombreuses galeries de recherche ont été creusées et sont encore visibles, mais celles ayant donné lieu à une véritable exploitation furent assez peu nombreuses : leurs noms sont, pour la plupart, d’origine germanique (zum Himmlichen Herr, Gesellenbaur, Phalz). La production la plus significative, celle de l’argent, atteignit son apogée aux alentours de 1570 avec près de 2 tonnes, ce qui représentait alors environ 3% de la production des mines d’Europe centrale.

Un « circuit minier et forestier » a été créé en 1987 par la commune de Giromagny et le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges afin de perpétuer l’histoire locale. C’est à la borne N°16 que se trouve la « mine en grès » qui a fait l’objet, en 2003, d’un ravalement par un groupe international de jeunes. La mine en grès n’est en fait qu’une galerie de recherche qui fut percée au marteau et à la pointerolle sur plus de 60 mètres mais qui n’a jamais aboutit à un filon. Certains équipements comme les voies de roulage subsistent encore car il était interdit à l’époque de démonter les ouvrages en bois lors de l’abandon éventuel des travaux.

Le circuit des mines : Le départ se situe sur la route forestière et le circuit s’effectue en suivant la signalisation « marteau et pointerolle croisés en noir sur fond blanc ; la distance est d’environ 4 km. Les galeries visitables se situent à la borne 13 (mine au filon) et à la borne 16 (mine en grès). Il est conseillé de se munir de bottes et d’une lampe de poche.Un dépliant précis est disponible en suivant le lien :

http://www.belfort-tourisme.com/fr/outils/documents/sentier-mines.pdf

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