Pavés de la Mémoire

Les Pavés de la Mémoire ou Stolpersteine en allemand, littéralement « pierre à trébucher » sont des petites plaques de laiton incrustées sur un pavé de béton lui-même enfoncé et scellé dans le sol devant la dernière habitation de victimes du nazisme.
Chaque pavé porte le nom, la date de naissance, de déportation et de mort (si elle est connue) de la personne.

Créés par l’artiste allemand Gunter Demnig dans les années 1990, ces pavés invitent les passants à se souvenir individuellement de chaque victime, là même où elle a vécu, transformant ainsi les rues en lieux de mémoire et de recueillement.

https://stolpersteine.fr/

   

Nécrologie du Chanoine Emile Pierre

Texte lu le 17 novembre 2024, lors de la cérémonie de la pose du pavé « Chanoine Pierre ».

Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour honorer la mémoire et l’engagement exceptionnel de cet homme de foi et aux grandes vertus républicaines.

Émile Pierre est né à Charmauvillers, en 1881. Il fait ses études à Consolation, et est ordonné prêtre en 1907, après avoir fait son service militaire à Belfort.

Il est nommé à Orchamps-Vennes, puis à Pontarlier, mais la déclaration de guerre arrive et il part au front, prenant la place d’un père de famille. Son héroïsme lui vaut la Croix de Guerre et il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.

En 1919, il sera nommé curé aux Bréseux jusqu’en 1929, puis doyen de Clerval avant d’être nommé à Giromagny en 1935.

En septembre 1939, le Chanoine entre en résistance en œuvrant au secours des familles, des rebelles au STO, des prisonniers de guerre, et par des discours en chaire très partisans, ce qui lui vaut d’être repéré par la milice, et arrêté en octobre 1944.

Par miracle, il échappe à une mort certaine, après avoir assisté au massacre de 27 de ses compagnons résistants au cœur de la forêt de Banvillars (90). Il est alors envoyé au camp de Dachau dont il sortira affaibli en avril 1945. Le 10 octobre 1945, il prononce un sermon dans la Cathédrale de Belfort, en mémoire de ses compagnons d’infortune.

Il quittera la paroisse de Giromagny en 1951.

Pour sa bravoure et son dévouement pour les autres, en 1961 lui a été remise la médaille de Commandeur de la Légion d’honneur. Il finira son parcours sacerdotal, à Cour les Baumes, puis à Soye (25) où il sera inhumé en 1964.

 

Le pavé en souvenir d’Émile Pierre a été posé le dimanche 17 novembre 2024, à droite de l’église.

   

Nécrologie de Bernard Braun

Né à Giromagny le 7 mai 1925, fils aîné de Marcel Braun, médecin.

Après ses études secondaires au lycée de Belfort, il suit à l’école de Ressin (69) une formation de technicien agronome. Revenu à Belfort en 1943, il entre dans la Résistance, par l’intermédiaire du clan scout Guy de Larigaudie et devient agent de liaison du commandant Pierre Dufay, aumônier du clan. Capturé par les Allemands le 16 septembre 1944 à Auxelles-Haut, torturé par la Gestapo, déporté au camp du Struthof, il succombe le 18 avril 1945 suite aux mauvais traitements subis à Dachau et à Kaufering.

(source : Dictionnaire biographique du Territoire de Belfort)

 

Le pavé en souvenir de Bernard Braun a été posé le dimanche 17 novembre 2024, au niveau du 21 fg de Belfort.

                                                     

                                                     

   

Nécrologie d’Emmanuel Bloch et Hermance Bloch

Emmanuel Bloch est né le 17 octobre 1849 à Cernay (68). Installé à Giromagny, il exerçait le métier de boucher et était propriétaire d’une maison située 2 rue Maginot.

Le 18 juin 1940, lors de l’explosion du pont sur la Savoureuse, la maison familiale, située en bord de rivière, fut entièrement détruite. À la suite de cet événement, Emmanuel Bloch et sa fille Hermance s’installèrent Grand-Rue, où ils vécurent jusqu’à leur arrestation. La maison détruite ne fut jamais reconstruite.

Parce qu’ils étaient juifs, Emmanuel Bloch et sa fille furent arrêtés pendant l’Occupation. Ils furent déportés par le convoi n°69 du 7 mars 1944. Emmanuel Bloch avait alors 95 ans, et sa fille Hermance, née le 3 juin 1889 à Giromagny, non-voyante, était âgée de 55 ans.

Tous deux furent déportés à Auschwitz (Pologne), où ils sont morts le 12 mars 1944, quelques jours seulement après leur arrivée.

(source : AHPSV)

Les pavés en souvenir d’Emmanuel Bloch et de sa fille Hermance Bloch ont été posés le dimanche 28 septembre 2025, au niveau du 2 rue Maginot.

   

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