L'orgue Verschneider de l'église Saint-Jean-Baptiste

Photo orgue Verschneider de Giromagny
Orgue Verschneider - Crédits Thierry Marline

Historique

En 1873, le Conseil de Fabrique commande un orgue. Le devis est daté du 21 mars 1873. Il porte l’entête imprimée « Nicolas Verschneider et Georges Krempf  facteurs d’orgue d’Eglise  à Rémering  Moselle ». Le total du devis s’élève à 16000 francs. Cette somme sera payée entièrement par les offrandes des paroissiens.

L’orgue est inauguré le jour de la Saint Jean-Baptiste 1874. Il comporte 3 claviers de 54 touches dont 42 parlantes pour le récit et un pédalier de 18 notes. Les 27 jeux sont répartis ainsi : Grand Orgue : 9 jeux, Positif : 5 jeux, Récit : 7 jeux et Pédale : 6 jeux. La console est en fenêtre. L’organiste joue le dos au chœur. Il s’agit d’une des rares réalisations d’un instrument à trois claviers des facteurs Verschneider.

En 1910, le facteur Henri Didier intervient. L’organiste jouera dorénavant face au chœur : la console est retournée. Le pédalier est étendu à 30 notes. Le nombre de jeux passe à 30.

En 1919, L’orgue est complètement démonté et remis en état. Le travail est exécuté par Bossier facteur d’orgue à Besançon et coûte 3000 francs. La soufflerie électrique est installée en 1924. En 1928, la tribune est réduite de moitié. A cette occasion l’orgue est complètement démonté, révisé et réinstallé : coût des travaux 7000 francs.

Durant la 2ème guerre mondiale, Dominique pour Le facteur Georgel fait quelques modifications de jeux.

La dernière révision remonte à 1960. Depuis, des travaux sur la voûte,  réalisés sans protéger l’instrument, avaient rempli les sommiers et les tuyaux de gravats et de poussière.

L’instrument a été pris en charge par l’Association des Amis de l’Orgue de Giromagny, sous l’impulsion d’Orgalie, durant l’été 2001. Presque tous les tuyaux parlent de nouveau. Des concerts et des animations font vivre l’orgue notamment autour des chœurs grégoriens des Amis de l’Orgue créés en 2004, par Jean-Jacques Griesser président de l’Association et président d’Orgalie depuis janvier 2015.

 

La restauration de l'orgue

Les étapes de la restauration

  • 29 novembre 2013 : Délibération du conseil municipal, intégrant l’orgue au patrimoine communal.
  • 24 janvier 2014 : Délibération du conseil municipal mandatant un expert pour faire chiffrer le montant de la restauration de l’orgue.
  • 18 mars 2014 : Acceptation du devis d’étude de Christian Lutz.
  • 12 août 2014 : Remise de l’étude préalable par Christian Lutz.
  • 3 août 2015 : Classement de l’orgue en totalité au titre des Monuments historiques.
  • 20 juin 2016 : Présentation de l’étude préalable devant la Commission nationale des Monuments historiques qui propose un retour à l’état Verschneider d’origine, comme le souhaitent d’ailleurs la Commune, la Maîtrise d’oeuvre et l’Association des Amis de l’Orgue. Seule entorse autorisée : l’installation d’un pédalier de 27 notes au lieu de 18 pour étendre le répertoire musical de l’instrument. 
  • 24 août 2016 : Signature du marché de maîtrise d’œuvre avec Christian Lutz, pour un montant de 25 200 € HT.
  • 9 novembre 2016 : Remise du dossier de consultation des entreprises par Christian Lutz.
  • 8 juin 2017 : Deuxième séance de la commission d’appel d’offres et attribution du marché à l’entreprise Brayé, pour un montant de 298.528 € HT.
  • 23 juin 2017 : Délibération du conseil municipal, pour autoriser le maire à signer le marché et pour adopter le plan de financement.
  • 16 octobre 2017 : Ordre de service n° 1.
  • 3 juillet 2019 : Réception des travaux.
  • 1 er septembre 2019 : Bénédiction et inauguration de l’orgue.

Coût des travaux

Le coût des travaux de restauration de l’orgue, travaux annexes à la tribune compris ainsi que la maîtrise d’œuvre, s’élève à

345 672,83 € HT.

Les financements

  • La DRAC de Bourgogne-Franche-Comté : 174 293,00 €,
  • Les Amis de l’Orgue de Giromagny et SAS le Prince de Monaco : 55 000 €,
  • Le Conseil Départemental : 40 000 €,
  • La Communauté de Communes des Vosges du Sud : 38 189,91 €
  • La Commune de Giromagny : 38 189,92 €

 

 

Composition de l’instrument restauré 

 

  • I. Positif (54 notes, C-f''') Bourdon 8 ; Keurolophone 8 ; Salicional 8 ; Dulciana 4 ; Trompette 8
  • II. Grand-orgue (54 notes, C-f''') Bourdon 16 ; Montre 8 ; Clarabella 8 ; Gambe 8 ; Prestant 4 ; Doublette 2 ; Plein-Jeu 3-4 rgs ; Euphone 16 ; Trompette 8 ; Clairon 4
  • III. Récit expressif (42 notes, c-f''') Flûte harmonique 8 ; Viole de Gambe 8 ; Voix céleste 8 ; Flûte octaviante 4 ; Basson-Hautbois 8 ; Voix humaine 8 ; Cor anglais 8;  Pédale (27 notes, C-d') ; Flûte 16 ; Contrebasse 16 ; Flûte 8 ; Violoncelle 8 ; Bombarde 16 ; Trompette 8
  • Accouplement I/II ; Tirasse II/P ; Appel d’anches (Trompette 8 et Clairon 4 du grand-orgue) ; Retrait des anches ; Trémolo

Le Buffet

La boiserie a été entièrement démontée et remontée en atelier.

La base de la façade ajoutée par Didier a été supprimée et le meuble a retrouvé sa configuration originelle.

Au remontage, tout le buffet a été avancé de 80 cm, ce qui a nécessité de prolonger les parois latérales en chêne jusqu’au mur arrière, en copiant les panneaux existants.

Les lacunes dans la sculpture décorative ont été comblées par Cathy Fellmann Sala.

Les trous provoqués par les installations électriques ont été refermés.

Les surfaces ont été nettoyées à l’alcool et une nouvelle couche au copal a été appliquée. L’accès à la tuyauterie des claviers manuels se fait à nouveau par une passerelle située en hauteur entre les sommiers anciens de
la pédale, accessible depuis l’échelle d’origine qui a été retrouvée, restaurée et remise en place.


Les Sommiers

Les sommiers de Verschneider ont été entièrement restaurés en atelier.

Les gravures ont été réencollées et les fissures des tables ont été refermées.

Un sommier de 9 notes a été confectionné pour les notes complémentaires de la pédale, en copie des sommiers anciens de Verschneider. Il a été placé entre le sommier ancien côté # et le mur arrière de l’église, grâce à l’avancée du buffet de 80 cm.

La Console

Non seulement les claviers de la console de Didier étaient encore ceux de Verschneider, mais la plupart des tirants et des porcelaines l’étaient également, de même que les pédales d’appels et d’accouplement. Tous ces éléments ont été restaurés et remis en place dans la console en fenêtre, complétés par des éléments neufs en copie (3 porcelaines, cuillers manquants, tirant du trémolo sous la planche des claviers, comme à Notre-Dame de Besançon).
Un pédalier neuf a été confectionné en extrapolant à partir de celui de Verschneider à Fleisheim.
Un banc neuf a été fabriqué en s’inspirant des éléments anciens qui restaient. L’ancienne console indépendante de Didier, privée d’une partie de ses éléments, est conservée au fond de la tribune à droite.


La Transmission

Les abrégés des claviers manuels ont été restaurés et rétablis à leur emplacement d’origine.
Les rouleaux, bras et crapaudines d’origine ont été remis à leur place originelle. Le sommier complémentaire de pédale a été muni d’une mécanique en copie de celle des sommiers anciens.
La mécanique de tirage des jeux a été restituée en prenant l’orgue Verschneider de Notre-Dame de Besançon comme modèle.


La Tuyauterie

Les tuyaux d’anches des Trompettes du grand-orgue et du positif et du Clairon avaient parfois été mélangés et il a fallu les reclasser pour redonner à chaque tuyau son emplacement initial.
Plutôt que de reconstituer le Cor anglais 8 qui avait disparu, il a été possible de racheter celui de Vallerange, également de Verschneider, et de l’intégrer dans l’orgue de Giromagny, après Restauration.
L’Euphone 16 a été fabriquée par le tuyautier Klein, à l’exception des anches qui ont été confectionnées par Ulrich Averesch, spécialiste allemand des anches libres. La première octave a été munie de pieds en bois.
Les tuyaux de bois ont fait l’objet d’un traitement curatif et préventif, par imprégnation chimique. Ceux qui étaient vermoulus ou décollés ont été réencollés.

 

La Soufflerie

Les deux réservoirs ont été entièrement remis en peau, y compris les pompes, qui sont à nouveau fonctionnelles, en ayant rallongé les leviers qui avaient été raccourcis.
Un ventilateur neuf a été posé dans un caisson insonorisant, au même endroit que l’ancien mais en contact avec l’air de la nef et non celui du clocher, en déplaçant les parois de la porte du clocher. Les postages sont anciens pour la plupart et ont été restaurés.

 

L’harmonie et l’accord

Après divers essais, la pression du vent a été fixée à 85 mm de colonne d’eau, ce qui convenait le mieux à la tuyauterie ancienne. Les jeux de fonds du récit avaient été bien conservés, ceux du grand-orgue et du positif étaient plus inégaux et ont demandé plus de soins. Le reclassement des jeux d’anches a permis de restituer une harmonie plus homogène.
Les jeux de Trompette et de Clairon ont une harmonie particulièrement claire, avec des pavillons assez courts, qui avaient été décalés d’un demi-ton par Didier pour changer leur caractère. Mais l’on retrouve cette caractéristique d’harmonie dans d’autres orgues de Verschneider. Les tuyaux qui ont demandé le plus de travail ont été ceux des jeux à anches libres, pour lesquels Ulrich Averesch a passé plus de temps que prévu.

Photo de Thierry Marline avec l'orgue Verschneider de Giromagny et deux organistes - cliquez pour agrandir l'image
cliquez pour agrandir l'image Orgue Verschneider et organistes - Crédits Thierry Marline - Cliquer pour agrandir

La bénédiction et l’inauguration 


L’orgue a été béni par Monseigneur Blanchet, Evêque de Belfort-Montbéliard, le 1er septembre 2019.

Les organistes Eric Lebrun et Marie-Ange Leurent étaient à la console.
A suivi l’après-midi, un concert d’inauguration avec le chœur Canta Nova Saar et les
organistes Eric Lebrun et Marie-Ange Leurent.

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