Texte lu le 17 novembre 2024, lors de la cérémonie de la pose du pavé « Chanoine Pierre ».
Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour honorer la mémoire et l’engagement exceptionnel de cet homme de foi et aux grandes vertus républicaines.
Émile Pierre est né à Charmauvillers, en 1881. Il fait ses études à Consolation, et est ordonné prêtre en 1907, après avoir fait son service militaire à Belfort.
Il est nommé à Orchamps-Vennes, puis à Pontarlier, mais la déclaration de guerre arrive et il part au front, prenant la place d’un père de famille. Son héroïsme lui vaut la Croix de Guerre et il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
En 1919, il sera nommé curé aux Bréseux jusqu’en 1929, puis doyen de Clerval avant d’être nommé à Giromagny en 1935.
En septembre 1939, le Chanoine entre en résistance en œuvrant au secours des familles, des rebelles au STO, des prisonniers de guerre, et par des discours en chaire très partisans, ce qui lui vaut d’être repéré par la milice, et arrêté en octobre 1944.
Par miracle, il échappe à une mort certaine, après avoir assisté au massacre de 27 de ses compagnons résistants au cœur de la forêt de Banvillars (90). Il est alors envoyé au camp de Dachau dont il sortira affaibli en avril 1945. Le 10 octobre 1945, il prononce un sermon dans la Cathédrale de Belfort, en mémoire de ses compagnons d’infortune.
Il quittera la paroisse de Giromagny en 1951.
Pour sa bravoure et son dévouement pour les autres, en 1961 lui a été remise la médaille de Commandeur de la Légion d’honneur. Il finira son parcours sacerdotal, à Cour les Baumes, puis à Soye (25) où il sera inhumé en 1964.
Le pavé en souvenir d’Émile Pierre a été posé le dimanche 17 novembre 2024, à droite de l’église.