Le Buffet
La boiserie a été entièrement démontée et remontée en atelier.
La base de la façade ajoutée par Didier a été supprimée et le meuble a retrouvé sa configuration originelle.
Au remontage, tout le buffet a été avancé de 80 cm, ce qui a nécessité de prolonger les parois latérales en chêne jusqu’au mur arrière, en copiant les panneaux existants.
Les lacunes dans la sculpture décorative ont été comblées par Cathy Fellmann Sala.
Les trous provoqués par les installations électriques ont été refermés.
Les surfaces ont été nettoyées à l’alcool et une nouvelle couche au copal a été appliquée. L’accès à la tuyauterie des claviers manuels se fait à nouveau par une passerelle située en hauteur entre les sommiers anciens de
la pédale, accessible depuis l’échelle d’origine qui a été retrouvée, restaurée et remise en place.
Les Sommiers
Les sommiers de Verschneider ont été entièrement restaurés en atelier.
Les gravures ont été réencollées et les fissures des tables ont été refermées.
Un sommier de 9 notes a été confectionné pour les notes complémentaires de la pédale, en copie des sommiers anciens de Verschneider. Il a été placé entre le sommier ancien côté # et le mur arrière de l’église, grâce à l’avancée du buffet de 80 cm.
La Console
Non seulement les claviers de la console de Didier étaient encore ceux de Verschneider, mais la plupart des tirants et des porcelaines l’étaient également, de même que les pédales d’appels et d’accouplement. Tous ces éléments ont été restaurés et remis en place dans la console en fenêtre, complétés par des éléments neufs en copie (3 porcelaines, cuillers manquants, tirant du trémolo sous la planche des claviers, comme à Notre-Dame de Besançon).
Un pédalier neuf a été confectionné en extrapolant à partir de celui de Verschneider à Fleisheim.
Un banc neuf a été fabriqué en s’inspirant des éléments anciens qui restaient. L’ancienne console indépendante de Didier, privée d’une partie de ses éléments, est conservée au fond de la tribune à droite.
La Transmission
Les abrégés des claviers manuels ont été restaurés et rétablis à leur emplacement d’origine.
Les rouleaux, bras et crapaudines d’origine ont été remis à leur place originelle. Le sommier complémentaire de pédale a été muni d’une mécanique en copie de celle des sommiers anciens.
La mécanique de tirage des jeux a été restituée en prenant l’orgue Verschneider de Notre-Dame de Besançon comme modèle.
La Tuyauterie
Les tuyaux d’anches des Trompettes du grand-orgue et du positif et du Clairon avaient parfois été mélangés et il a fallu les reclasser pour redonner à chaque tuyau son emplacement initial.
Plutôt que de reconstituer le Cor anglais 8 qui avait disparu, il a été possible de racheter celui de Vallerange, également de Verschneider, et de l’intégrer dans l’orgue de Giromagny, après Restauration.
L’Euphone 16 a été fabriquée par le tuyautier Klein, à l’exception des anches qui ont été confectionnées par Ulrich Averesch, spécialiste allemand des anches libres. La première octave a été munie de pieds en bois.
Les tuyaux de bois ont fait l’objet d’un traitement curatif et préventif, par imprégnation chimique. Ceux qui étaient vermoulus ou décollés ont été réencollés.
La Soufflerie
Les deux réservoirs ont été entièrement remis en peau, y compris les pompes, qui sont à nouveau fonctionnelles, en ayant rallongé les leviers qui avaient été raccourcis.
Un ventilateur neuf a été posé dans un caisson insonorisant, au même endroit que l’ancien mais en contact avec l’air de la nef et non celui du clocher, en déplaçant les parois de la porte du clocher. Les postages sont anciens pour la plupart et ont été restaurés.
L’harmonie et l’accord
Après divers essais, la pression du vent a été fixée à 85 mm de colonne d’eau, ce qui convenait le mieux à la tuyauterie ancienne. Les jeux de fonds du récit avaient été bien conservés, ceux du grand-orgue et du positif étaient plus inégaux et ont demandé plus de soins. Le reclassement des jeux d’anches a permis de restituer une harmonie plus homogène.
Les jeux de Trompette et de Clairon ont une harmonie particulièrement claire, avec des pavillons assez courts, qui avaient été décalés d’un demi-ton par Didier pour changer leur caractère. Mais l’on retrouve cette caractéristique d’harmonie dans d’autres orgues de Verschneider. Les tuyaux qui ont demandé le plus de travail ont été ceux des jeux à anches libres, pour lesquels Ulrich Averesch a passé plus de temps que prévu.